
L’amant du “Dandy de la mort” bientôt libéré ?
Condamné avec Thierry Paulin en décembre 1991 à la réclusion criminelle à perpétuité pour le meurtre de sept vieilles dames, Jean-Thierry Mathurin a déposé la semaine dernière une demande de libération conditionnelle.
Sa peine de sûreté avait été fixée à dix-huit ans. Jean-Thierry Mathurin, le complice et amant de Thierry Paulin, vient d’en purger vingt. « Il est dorénavant en droit de déposer une demande de libération conditionnelle », soufflait il y a peu un magistrat. C’est ce qu’il a fait : la semaine dernière, Jean-Thierry Mathurin a été entendu par les juges du tribunal d’application des peines au sein de la prison centrale de Poissy, dans les Yvelines, où il est actuellement incarcéré. Les magistrats ont mis leur décision en délibéré.
Selon différentes sources pénitentiaires, Mathurin a ces derniers temps montré « une sérieuse envie de se réadapter ». « C’est un détenu sans histoires, précise un fin connaisseur du dossier. Maintenant, il faut qu’il puisse justifier d’un emploi et d’un logement avant de sortir. Et puis, avant de se décider, les juges devront vérifier s’il a ou non cherché à indemniser les familles des victimes… »
Il donne son complice
Rue Nicolet, rue des Trois-Frères… entre 1984 et 1987, le même constat : une sauvagerie inouïe, un appartement saccagé, la mort et le vol d’une somme d’argent dérisoire. Pendant trois ans, le XVIIIe arrondissement de Paris devient le périmètre de la peur. Les vieilles dames sont prises pour cibles.Après trois ans d’enquête, c’est presque par hasard que le suspect numéro un est arrêté grâce à un portrait-robot. Thierry Paulin a alors 24 ans. Lors de sa garde à vue, il reconnaît spontanément vingt et un assassinats. Sans trouble et dans un grand luxe de détails. Puis il donne son complice, Jean-Thierry Mathurin.
Seul dans le box
C’est seul que ce dernier sera jugé en 1991. Deux ans plus tôt, Paulin, atteint du sida, est mort en prison. Au cours du procès, l’avocate de Mathurin insistera sur le fait que son client était « tombé sous la coupe du pire monstre de notre époque ». « Sans Paulin, il n’aurait pas été dangereux », assurait-elle. Un avis loin d’être partagé par Philippe Bilger, aujourd’hui avocat général près la cour d’appel de Paris et qui, lors des débats de 1991, représentait le ministère public.
Sur son blog, le magistrat se souvient. « La solitude de Mathurin dans le box ne faisait pas disparaître une seconde celui qui aurait dû se trouver à côté de lui, son mauvais génie ravi à la justice par une mort anticipée. Entre faiblesse réelle et comédie habile, il jouait à la personne fragile et cherchait à faire croire que les crimes l’avaient surpris, caché dans l’ombre de Paulin, alors qu’il en avait pris sa part… et qu’elle était odieuse… »
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