jeudi 29 novembre 2007

Le serial killer "transformiste" avait un air de petit père tranquille


Le tueur en série présumé de Mulhouse, Nicolas Panard, 68 ans, mis en examen jeudi pour cinq meurtres commis dans l'est de la France, avait l'air d'un petit père tranquille plutôt affable qui aimait parler aux gens, selon ses voisins. "Il n'avait pas du tout l'air méchant. L'image qu'il donnait était celle d'un monsieur de 70 ans très gentil, un peu extravagant. Je suis très choquée et personne n'y croit encore", raconte une jeune mère de famille de 30 ans, une voisine dans l'immeuble. "Il nous avait raconté qu'il avait eu une enfance difficile, celle d'un enfant abandonné recueilli par la DDASS", dit-elle encore. "Il était gentil et là on apprend qu'il serait un tueur en série", s'étonne une autre voisine. Un locataire déclare qu'il "allait vers les gens et leur parlait", volontiers volubile et même exubérant. Nicolas Panard promenait souvent son chien dans ce quartier commerçant de Mulhouse où il habitait, au premier étage d'un immeuble résidentiel plutôt coquet de quatre étages. Il avait eu un temps un berger allemand dont il avait dû se séparer du fait de son agressivité avec les autres chiens. Mardi, lorsqu'il a été interpellé chez lui, il a dû se séparer d'un petit chien qui a été remis à la SPA. Il recueillait parfois des chats à qui il donnait à manger. Il avait également des serpents à son domicile qu'il aimait montrer aux voisins et qu'il utilisait dans ses représentations, du temps où il était artiste travesti et transformiste dans des cabarets. Plusieurs personnes l'ayant côtoyé affirment qu'il ne faisait pas mystère de son homosexualité, l'une d'elles ajoutant qu'il prenait "des produits pour avoir des seins". L'arrestation de Nicolas Panard est l'aboutissement d'une enquête d'un policier de Montbéliard qui avait établi des liens entre lui et 18 meurtres commis entre 1980 et 2002, principalement contre des homosexuels. Travesti dans des bars et cabarets en Alsace, il avait pris sa retraite en 1992. Les cabarets le Fantasio ou le Palace Bar, où il avait exercé avant sa fin de carrière, n'existent plus aujourd'hui. Corpulent et ventripotent, se déplaçant avec une canne, il était connu dans son quartier sous le sobriquet de "Domino". Il n'hésitait pas à apostropher des voisins d'un sonore "bonjour cher ami, comment ça va!". "Mais il faisait peur aussi", dit un autre voisin. "La nuit, il faisait des rondes dans son immeuble et se plaignait qu'il y avait trop de Noirs et trop d'Arabes". Une habitante de son immeuble se plaint d'avoir été agressée parce qu'elle est "étrangère et noire" par cet homme qui, dit-elle, a bloqué l'ascenceur alors qu'elle voulait le prendre avec son fils pour se rendre chez un médecin. "Il a eu des paroles racistes", a-t-elle dit, décrivant une autre altercation où il aurait bloqué une sortie avec sa voiture. Le sexagénaire a été mis en examen jeudi à Montbéliard (Doubs) pour cinq meurtres commis dans les années 1980 et 1990 en Alsace et en Franche-Comté, selon son avocat, Me Eric Muller.

5 commentaires:

on verra a dit…
Ce commentaire a été supprimé par l'auteur.
on verra a dit…
Ce commentaire a été supprimé par l'auteur.
on verra a dit…
Ce commentaire a été supprimé par l'auteur.
on verra a dit…
Ce commentaire a été supprimé par l'auteur.
on verra a dit…

vv