Un Malouin de 57 ans, en proie à des difficultés juridiques, s’est coupé un doigt et l’a envoyé à la ministre de la Justice. En 2002, ses deux salons de coiffure, situés à Saint-Malo et à Créhen (Côtes-d’Armor), avaient été mis en liquidation judiciaire.
“Ils m’y ont poussé”
Il y a huit ans, la vie de Lionel Brothier n’était pas la même. Marié, il dirigeait deux salons de coiffure, partait souvent en vacances, avait une belle voiture et surtout il gagnait bien sa vie. Mais les temps ont changé : l’ancien coiffeur a aujourd’hui 57 ans, il est divorcé, vit avec le RMI dans un appartement HLM. La transition a été douloureuse et Lionel Brothier garde un sentiment amer envers la justice qui lui a « tout volé ».
Prendre le large
« Cela fait presque dix ans que je mène un véritable combat juridique », raconte-t-il. En 2000, il a décidé de vendre ses deux salons, pour prendre le large avec sa petite famille. « Tout est parti sur une histoire de notaires, poursuit-il.
C’est à cause d’un notaire que j’ai tout perdu. Je l’ai assigné en justice et j’ai été débouté en 2002. » Et d’ajouter : « J’ai perdu ce procès parce que j’ai fait une grève de la faim. On m’avait dit que je ne gagnerais pas si je faisais parler de moi », explique-t-il. Depuis, il a tenté de faire appel auprès de la cour d’appel de Rennes, a assigné en justice les magistrats « fautifs » de son malheur et écrit des lettres à la Chancellerie… En vain.
Petit doigt
Le 4 janvier dernier, il a décidé de passer à l’acte pour se faire entendre. Il s’est sectionné la première phalange du petit doigt de la main gauche et l’a envoyée à Rachida Dati. « Ils m’ont poussé à le faire », se justifie-t-il. De son côté, le porte-parole de la ministre, Guillaume Didier, nous a déclaré hier que « Rachida Dati avait demandé des informations sur la situation personnelle de Lionel Brothier » et nous a certifié que le ministère avait répondu à toutes les lettres de l’ancien coiffeur.
Ce n’est pas la première fois que ce genre d’affaires se produit en France. Dans les années 1980, Roland Agret s’était coupé deux phalanges et les avait envoyées au garde des Sceaux, pour obtenir son procès en révision. Après six ans de prison, il avait été libéré par grâce présidentielle.
vendredi 18 janvier 2008
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