jeudi 31 janvier 2008

Le fils du commissaire est un rapeur







Dans une salle du Botanique bourrée à craquer et surchauffée, le nouveau phénomène belge James Deano est venu présenter son premier album Le fils du commissaire à la maison. Devant un public déjà conquis et hétéroclite, le rappeur le plus drôle du Royaume a offert un show séduisant et pro, de bonne augure pour le succès qui se dessine devant lui. Nous avons rencontré James Deano pendant les répétitions et suivi son concert. James Deano fait figure de rappeur à part dans le milieu du rap belge. Volontairement "grand public" et même "classe moyenne" selon les propres mots de son label il réussit là où tous les autres ont pour l'instant échoué. Waterlotois, pourtant, fils de commissaire, pourtant, il traîne sa grande carcasse nonchalante à travers le milieu très fermé du rap bruxellois depuis 10 ans déjà. Branleur de serviceAprès des débuts en duo au sein de Profil Bas, il évolue vite en solo et commet en 2003 un maxi au buzz (et sujet) énorme:






Branleur de service.






Un texte comico-salace qui lui permet de se faire remarquer et d'atteindre déjà de nouvelles sphères. James Deano multiplie alors les collaborations sur des mixtapes et compilations confidentielles. La rumeur autour de son nom s'amplifie et il finit par signer sur le label français Because. Fils de commissaireDe gros moyens et une énorme attente plus tard, son premier album est enfin dans les bacs. Le fils du commissaire regroupe plusieurs de ses morceaux déjà sortis dans l'underground, réenregistrés, remasterisés et souvent réadaptés. On pense à Drogué dur à la drogue douce ou El Playboy qui avaient déjà tourné sur de nombreuses platines mais en qualité médiocre. Autre surprise: à part un bonus track avec Akro, pas de collaborations belges mais une seule invitée (surprise): Diam's.






"faut pas se laisser aller"



Propulsé en haut des charts avec Les Blancs ne savent pas danser et Le fils du commissaire, ce premier album alterne entre le tragi-comique à l'accent belge et le délire contrôlé version major française. Mais c'est la volonté de "se prendre en main" qui transparaît surtout au long des 17 morceaux de l'album. Un discours devenu rare depuis la mort du rap français des années 90 et l'avènement du rap hardcore. Le battle qui clôt le CD face à Akro est à ce titre un moment d'anthologie entre deux des meilleurs lyricistes, surprenants à chaque mesure.






One-man-flow



Un bol d'air frais bienvenu, qui pêche parfois par manque de cohérence et par des morceaux qui semblent s'adresser à un public adolescent. Mais on aurait tort de bouder son plaisir devant un nouveau phénomène belge, rejeton non reconnu de Benoît Poelvoorde et Franck Dubosc qui aurait été élevé par un Rocca remarié à Oxmo Puccino. Inventeur du concept "one-man flow", un concert rap avec interludes comiques, il ne cache d'ailleurs pas son rêve d'écrire un jour un one-man show. "Il m'a fallu 10 ans pour maîtriser le rap, donc il me faudra encore 10 ans pour espérer écrire un one-man show un jour", nous explique-t-il toutefois.






Show-man



Bonne surprise, des musiciens et un son puissant mais bien dosé. Une articulation à toute épreuve, chose assez rare malheureusement dans le rap, pour un show simple mais carré qui lui a valu deux rappels autoritaires. Un public déjà fan, de tous âges, races, genres et poids. Et si vous l'associez à Kamini et Fatal Bazooka, il ne vous reste plus qu'à vous rendre compte par vous-même que c'est plus que ça.

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